[La Presse en Parle]
Maisons Paysannes de France a pour but :
- de promouvoir la maison paysanne traditionnelle, en favorisant son entretien et sa restauration, en respectant l’identité propre de chaque région et en sauvegardant ses caractéristiques écologiques,
- de protéger le cadre paysager et humain des maisons paysannes et de leur environnement,
- d’encourager à la création d’une architecture contemporaine de qualité, saine et s’intégrant avec harmonie dans son environnement.
Dans son édition trimestrielle de septembre 2020, Claire Cornu, diplômée en architecture et en urbanisme, et, administratrice des Maisons paysannes de France, évoque le parcours d’un Maître Restaurateur Solier pas tout à fait comme les autres dans un article promouvant la sauvegarde du patrimoine.
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Connaissez-vous le métier de l’artisan solier ? S’il est encore rare et peu connu, son expertise permet des récupérations spectaculaires de sols anciens dégradés.
Michel LAGRANGE a toujours été un touche-à-tout, curieux de tout et débrouillard. Après des études au Prytanée militaire de La Flèche, un BTS en gestion commerciale, un job de pianiste dans un orchestre de jazz puis d’éducateur sportif dans la voile, ses pérégrinations le conduisent à travailler pour une belle entreprise de nettoyage. C’est là que l’adéquation des produits chimiques avec l’entretien des sols l’interroge. Il ne veut plus être un simple applicateur, il ambitionne d’aller plus loin, comprendre les sols pour être sûr de l’efficacité d’un nettoyant. Mais ses patrons ne lui prêtent guère attention lorsqu’il leur propose de faire évoluer l’entreprise en « Consultant incontournable » pour les interventions sur tous types de sols.
En conséquence, il démissionne pour se lancer seul dans l’aventure et crée son entreprise en 2000. Sa stratégie c’est aller bousculer les fabricants, décortiquer leurs produits, identifier leur composition, leur dosage, leur compatibilité, leur réversibilité, leur correspondance aux besoins de l’usage d’un sol, mais également apprendre la matière, sa porosité, sa densité, sa dureté et optimiser les matériels. C’est ainsi qu’il ira se former en Italie pour les marbres, en Espagne pour les terres cuites, à Viviers en Ardèche pour les carreaux de ciment, sans cesse à barouder. Il apprend à les différencier, reconnaitre les styles, les mises en œuvre selon les époques comme autant de transferts de savoir-faire de générations de soliers. De retour chez lui en Provence, il cogite et bidouille d’autres recettes et méthodes pour donner toutes leurs chances à la pierre, au parquet, à la mosaïque, au Terrazzo et autres granito, sols coulés en ciment ou en plâtre, à restaurer, sauver ou raviver. L’exemple des bétons de plâtre ou des mosaïques des romains (lorsqu’on les redécouvre, intacts, une application de cire suffit à révéler leur beauté et reprendre du service), prouve combien le savoir-faire exécuté avec des matériaux nobles, bien choisis, bien mis en œuvre et bien traités, est gage d’économie.
Philosophie limpide
Il s’agit de faire au mieux pour les sols, leur santé, leur pérennité. Pour lui, le soin porté à la restauration d’un sol devrait être équivalent à celui d’une fresque. Un sol exige la même approche. Or, force est de constater combien chacun s’incline devant une fresque, admet et comprend la nécessité d’une minutie et l’exigence du temps d’une restauration, alors que rares sont les propriétaires, voire les professionnels, à s’attarder sur un sol et tout faire pour le sauver. Pourtant, restaurer un sol relève d’une même démarche : identifier son époque de fabrication, de pose, diagnostiquer ses pathologies, écouter les nouveaux besoins d’usages, sont les étapes indispensables avant tout choix d’intervention. Idem pour le respect des temps de séchage de chaque couche de chaque produit nécessaire pour lui rendre tout son éclat et garantir l’efficacité d’une réparation. C’est pourquoi après chacune de ses interventions il fournit les produits adéquats avec le protocole d’entretien, pour la plus grande satisfaction de ses clients, qu’il fidélise.
[SOLAG artisan Maître restaurateur solier.
Son équipe est familiale : quatre personnes sur chantier, un chef d’équipe et formateur, un technico-commercial et une au bureau. Labellisé EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) depuis 2008.]